Mante religieuse

La mante est un insecte appartenant à la famille des Mantides. Plus précisément, elle appartient à l'ordre des Mantodea, un sous-groupe qui compte plus de 2 300 espèces, toutes connues sous le nom de mantes religieuses. Mais le terme « religieux » n'est pas le seul à faire référence à la religion, car en grec, « mantis » signifie « prophète » ou « devin ».

En ce qui concerne les origines évolutives de cette espèce unique, des fossiles de cet insecte datant de plus de 135 millions d'années ont été découverts dans les steppes sibériennes. Des études ont établi que les mantides sont probablement apparentées aux blattes et aux termites, ainsi qu'aux sauterelles et aux grillons, bien que ces derniers soient des parents beaucoup plus éloignés.

Parce que le camouflage fait la différence entre la survie et la mort face aux prédateurs, la mante religieuse a développé au cours de son évolution une série de caractéristiques qui rendent son mimétisme avec l'environnement pratiquement parfait. Le corps de la mante est allongé et extrêmement mince et il mesure entre 4 et 7,5 centimètres de long. Elles ont généralement deux paires d'ailes, mais certaines espèces ont des ailes vestigiales, ou pas d'ailes du tout, surtout les femelles, et c'est peut-être la seule différence observable entre les sexes. Si elles ont des ailes, les ailes antérieures sont plus rigides, protégeant ainsi les ailes postérieures. Curieusement, les mantes religieuses ont une seule oreille située sur le thorax.

Leurs pattes caractéristiques sont repliées lorsqu'elles ne chassent pas, avec une à deux rangées d'épines, qui sont chargées de rendre la fuite de leurs proies pratiquement impossible.

La mante est généralement de couleur verte ou brune, afin de se fondre dans les branches et les feuilles des lieux où elle vit. C'est donc la couleur qui détermine le lieu où elle vit. Par exemple, si elle est brune, elle vivra sur les troncs, tandis que si elle est verte, elle vivra dans les herbes.

La tête de la mante religieuse est triangulaire et peut pivoter à 180°. Elle a au total cinq yeux, deux yeux composés et trois yeux simples répartis entre les deux autres. Les plus grands yeux sont capables de distinguer les couleurs et sont situés aux extrémités supérieures du triangle inversé formé par la tête ; les trois plus petits yeux sont appelés ocelles et ne peuvent détecter que les changements d'intensité lumineuse et ils sont généralement regroupés dans la partie centrale de la tête.

Bien qu'originaire des zones climatiques tempérées d'Asie, d'Afrique du Nord et d'Europe, cet insecte s'est répandu dans le monde entier avec une force brutale, s'établissant dans des endroits aussi éloignés des origines que l'Amérique du Nord et l'Océanie. Mais si vous vous demandez où vit la mante religieuse, sachez que son habitat de prédilection est la garrigue et les forêts de feuillus.

Les premières mantes d'Amérique du Nord ont été recensées en 1899. Elles sont arrivées sur le continent américain grâce à l'exportation de plantes d'Europe et d'Asie à des fins commerciales. Une fois dans le Nouveau Monde, la mante religieuse s'est répandue comme une traînée de poudre, atteignant tous les coins des Amériques.

La mante s'est même adaptée à la vie en captivité, servant à la fois d'animal de compagnie et d'agent de lutte contre les parasites dans les jardins et les cultures. Cependant, si la mante religieuse est élevée en captivité, il est nécessaire de lui fournir un environnement adéquat pour sa santé, ce qui inclut des conditions d'humidité allant jusqu'à 60 % et une température comprise entre 25 et 28 ºC.

L'aspect le plus distinctif de la mante religieuse est sans aucun doute son cycle de reproduction particulier. Ce cycle commence normalement en été, lorsque les femelles commencent à sécréter des niveaux élevés d'hormones, qui attirent les mâles pour qu'ils les montent et les fécondent. Si plusieurs mâles trouvent la même femelle, ils se battent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, qui sera celui qui pourra se reproduire et perpétuer ses gènes.

Mais le processus ne s'arrête pas là, car une fois la femelle trouvée, le mâle commence à exécuter une sorte de danse, l'entourant jusqu'à ce qu'il parvienne à la monter en sautant sur son dos et en connectant leurs antennes. C'est après cette parade nuptiale qu'a lieu la fécondation proprement dite, qui consiste en l'arrivée du spermatophore du mâle dans la cavité reproductrice de la femelle. Au total, toutes ces étapes prennent plus de deux heures au couple. C'est lorsque cette étape est terminée que se produit ce qui a rendu la mante si célèbre, à savoir que dans de nombreux cas, après la copulation, la femelle dévore le mâle qui l'a fécondée. Bien que l'on puisse penser que cela se produit toujours lorsqu'une mante se reproduit, il s'agit presque d'un mythe, car cela ne se produit que dans 13 à 28 % des cas. Il convient de noter que ce phénomène est beaucoup plus fréquent chez les mantides en captivité.

Pourquoi la mante religieuse mange-t-elle le mâle ?

Ce cannibalisme de la mante religieuse a une explication biologique, car il est dû au fait que pendant la saison des amours, les femelles deviennent extrêmement agressives, c'est pourquoi parfois elles n'attendent même pas la fin de la copulation, car lorsqu'elles dévorent le mâle, elles le font en commençant par la tête, en préservant intactes les parties de son système nerveux chargées d'effectuer la fécondation. C'est dire à quel point les mantides sont méthodiques, même guidées par la colère, elles sont capables de distinguer ce qu'elles dévorent de ce qu'elles ne dévorent pas.

En effet, en dévorant le mâle, elles obtiennent des protéines supplémentaires pour que les œufs se forment correctement et qu'il y ait plus d'œufs dans la ponte. Elles ne sont donc pas meurtrières sans raison, elles essaient simplement d'assurer l'avenir de leur progéniture. D'autres théories affirment que le cycle de reproduction de la mante religieuse se déroulant en été, elle a plus de proies qu'il n'en faut, et que la cause du cannibalisme résiderait donc dans le fait que manger la tête du mâle augmente le flux de sperme, notamment en raison des convulsions qui conduisent finalement à la mort de l'animal. Ainsi, à la question de savoir pourquoi la mante religieuse mange le mâle après l'accouplement, plusieurs réponses sont possibles.

Ce qui est certain, c'est qu'une fois la gestation terminée, la mante pond entre 100 et 300 œufs et sécrète une sorte de mousse, appelée oothèque, pour les protéger. Les œufs sont pondus en automne et sont généralement déposés dans des endroits abrités tels que des branches ou des feuilles, en essayant toujours de les cacher pour que le cycle de vie de la mante religieuse soit initié avec succès.

La mante est une espèce diurne qui préfère vivre en solitaire, passant la majeure partie de la journée en silence, se camouflant dans son environnement et restant à l'abri des prédateurs qui pourraient la tuer. De plus, ses proies n'arrivent généralement pas à la détecter et elles se font presque toujours surprendre par ce prédateur de l'extrême.

La mante peut facilement atteindre un an de vie et muer environ six fois au cours de cette période. Pour la mue, la mante se suspend à une branche et se libère de l'ancienne couche de cuticule, émergeant par l'avant de la branche.

La mante religieuse est un insecte carnivore, son régime alimentaire est généralement basé sur la consommation d'autres insectes ainsi que d'arthropodes tels que les araignées ou les coléoptères. Certaines sous-espèces plus grandes, généralement situées dans des endroits plus exotiques, peuvent également se nourrir de petits vertébrés tels que des grenouilles, des salamandres, des serpents, des souris et même des oiseaux. On pensait autrefois que les oiseaux ne figuraient que rarement à leur menu, mais de nouvelles recherches ont révélé qu'il s'agit d'une habitude répandue chez de nombreuses espèces de mante du monde entier. En particulier, la plupart des attaques ont lieu en Amérique du Nord, où les colibris sont les plus attaqués, principalement en raison de leur petite taille.

Leur voracité est telle que les scientifiques ont rapporté que les femelles mantides, en cas de famine, tuent même les mâles pour se nourrir d'eux. Lorsque les besoins alimentaires de la mante ne sont pas satisfaits, la femelle tue le mâle avant qu'il ne puisse la monter, évitant ainsi la copulation, qui nécessiterait un investissement de ressources énergétiques dont elle ne dispose pas en raison de ses carences nutritionnelles.

La méthode de traque et d'attaque de la mante est la suivante : elle choisit d'abord la proie qu'elle veut chasser, en calculant la distance à laquelle elle se trouve, tout en anticipant ses mouvements et, par conséquent, la direction qu'elle doit prendre pour atteindre cette proie. Une fois cette étape franchie, elle étend ses pattes avant et saisit la victime dans son étreinte. Elle transperce ainsi sa proie qui, sans possibilité de s'échapper, est irrémédiablement condamnée à être dévorée par la mante qui, à l'aide de ses puissantes mâchoires, la met en pièces. Tout cela se passe dans un laps de temps très court, quelques millisecondes seulement, ce qui fait de la mante religieuse l'un des animaux les plus agressifs et les plus meurtriers qui existent.

Maintenant que vous avez lu cet exposé sur la mante religieuse, jetez un coup d'oeil aux photos de la mante verte et de la mante religieuse marron.